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Les tentatives américaines d’acheter le Groenland : une ambition persistante

Depuis plus d’un siècle, les États-Unis, attirés par sa position stratégique et ses ressources naturelles, tentent d’acquérir le Groenland. Dès 1867, après l’achat de l’Alaska, le secrétaire d’État William Seward envisageait déjà cette possibilité, soulignant les richesses minières et halieutiques de l’île. En 1946, en pleine guerre froide, Washington a même proposé 100 millions de dollars en or au Danemark pour acheter le territoire, une offre qui a été rejetée. Cette insistance montre l’importance géopolitique du Groenland, considéré comme un pivot essentiel dans l’Arctique.

L’intérêt des États-Unis s’est accentué pendant la 2de Guerre mondiale, lorsque l’occupation du Danemark par l’Allemagne nazie a poussé Washington à sécuriser l’île. En 1941, un accord de défense a permis aux Américains d’y établir des bases militaires, essentielles pour la production aéronautique et la météorologie stratégique. Après la guerre, les États-Unis ont cherché à maintenir leur présence militaire, arguant que l’île était « indispensable à la sécurité des États-Unis ». Cependant, le Danemark a fermement refusé toute cession, illustrant une résistance constante face aux ambitions américaines.

Dans les années 1950, un nouvel accord a permis aux forces américaines de continuer à opérer sur l’île sous l’égide de l’Organisation du traité atlantique nord (Otan). Plus tard, la déclassification de documents en 1970 a révélé des négociations post-2de Guerre mondiale pour acheter le Groenland, provoquant une controverse au Danemark.

L’ouverture de nouvelles routes maritimes et l’exploitation de ressources inexploitées, dues au réchauffement climatique, ont encore renforcé l’intérêt américain ces dernières décennies. Pourtant, malgré ces enjeux stratégiques, le Groenland et le Danemark maintiennent leur refus catégorique.

Aujourd’hui, les dirigeants groenlandais réaffirment leur souveraineté face aux pressions américaines. Le Premier ministre du Groenland, Múte Egede, a déclaré : « Le Groenland appartient au peuple du Groenland. Notre avenir et notre combat pour l’indépendance sont notre affaire ».

Ce rejet clair des ambitions américaines souligne la volonté des Groenlandais de contrôler leur destin, malgré les convoitises récurrentes. En somme, si les États-Unis considèrent toujours le Groenland comme un territoire stratégique, l’île reste, pour ses habitants, un symbole de résistance et d’autodétermination.

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