Face à la dégradation alarmante de la situation sécuritaire à Port-au-Prince, l’Hôtel Marriott, situé à Turgeau, a annoncé la suspension provisoire de ses activités à compter du 30 avril 2025. L’annonce a été faite par Jean Philippe Brun, directeur de la Digicel et propriétaire du bâtiment abritant l’établissement, lors d’un entretien exclusif accordé à Gazette Haïti News. Selon lui, la montée en puissance des groupes armés, notamment la coalition terroriste « Viv Ansanm » à seulement un kilomètre de l’hôtel, ne permet plus de garantir un environnement sécurisé pour les clients et le personnel.
Cette fermeture, bien que temporaire, représente un coup dur pour l’économie locale et le secteur touristique haïtien. Depuis une quinzaine d’années, l’Hôtel Marriott était perçu comme un symbole de stabilité et d’espoir pour le développement touristique du pays. Jean Philippe Brun a exprimé son inquiétude face à cette situation, rappelant que la présence d’un hôtel de cette envergure incarnait le potentiel touristique que Haïti pouvait offrir, même en période de crise.
L’impact humain est également considérable : sur plus d’une centaine d’employés, seuls 30 % seront maintenus, les autres faisant face à un licenciement. Un plan de contingence avait été mis en place depuis début avril, incluant une réduction progressive du personnel et l’arrêt de l’accueil des visiteurs dès le 15 avril. Malgré ces mesures, l’escalade de la violence dans les environs a rendu toute activité impossible.
La fermeture du Marriott illustre la gravité du chaos qui règne dans la capitale haïtienne, où les bandes armées continuent d’étendre leur influence. Elle symbolise aussi le désarroi croissant des acteurs économiques face à une crise sécuritaire incontrôlable. La direction affirme être prête à rouvrir dès que les conditions le permettront, mais l’avenir reste incertain pour l’un des derniers bastions de l’hospitalité internationale en Haïti.