Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a tiré la sonnette d’alarme ce vendredi 28 février face aux coupes massives annoncées par l’administration Trump dans l’aide étrangère américaine. Selon lui, ces réductions risquent de frapper de plein fouet les pays les plus vulnérables, à commencer par Haïti.
« Ces coupes budgétaires affectent directement des programmes essentiels », a déclaré Guterres lors d’un point de presse. « De l’aide humanitaire à la réponse aux catastrophes naturelles, les conséquences seront particulièrement lourdes pour les populations les plus fragiles. »
Mercredi, la Maison-Blanche a officialisé la suppression de 92 % des financements alloués aux programmes de l’USAID, arguant d’une volonté de réaliser près de 60 milliards de dollars d’économies. Cette décision, prise par décret le 20 janvier, instaure un gel de l’aide étrangère pour une période initiale de 90 jours, le temps de réévaluer les priorités de Washington, notamment sur des sujets idéologiques comme l’avortement ou la diversité.
L’UNICEF s’est aussitôt alarmé des répercussions directes de cette politique, soulignant que des millions d’enfants en Haïti et ailleurs risquent d’en payer le prix.
Le Comité international de secours (IRC) a dénoncé un coup dévastateur pour les réfugiés et les populations vulnérables, tandis que Linda-Gail Bekker, directrice de la Fondation Desmond Tutu, a averti que cette décision pourrait causer plus d’un demi-million de morts liés au VIH/sida au cours des dix prochaines années. Elle redoute un désastre humanitaire majeur.
Pour Haïti, déjà plongée dans une crise multidimensionnelle — politique, économique, humanitaire et sécuritaire — cette réduction brutale de l’aide américaine risque d’aggraver une situation au bord de l’effondrement.