Le secrétaire d’État des États-Unis, Marco Rubio, entamera la semaine prochaine une tournée diplomatique en Amérique latine, marquée par des tensions géopolitiques croissantes. Selon la porte-parole du Département d’État, Tammy Bruce, il se rendra au Panama, au Guatemala, au Salvador, au Costa Rica et en République dominicaine. Sa nomination par Donald Trump, faisant de lui le 1er secrétaire d’État hispanique de l’histoire américaine, laisse entrevoir une politique étrangère plus focalisée sur la région, notamment sur les flux migratoires et l’influence chinoise.
Cette visite intervient dans un contexte particulièrement délicat, notamment au Panama, où la déclaration de Trump sur la nécessité de « reprendre » le contrôle américain du canal a suscité des réactions négatives. Rubio a déjà exprimé ses préoccupations concernant l’implication de la Chine dans cette infrastructure stratégique, affirmant que « l’utilisation du canal par Pékin constitue une violation des accords de transfert ». En parallèle, la crise politique au Venezuela reste une priorité, Washington continuant de reconnaître Edmundo González Urrutia comme président élu face à Nicolás Maduro.
En République dominicaine, Rubio devrait discuter des enjeux régionaux, notamment de la situation sécuritaire en Haïti et de ses répercussions sur l’économie dominicaine. Le président Luis Abinader, qui a récemment remercié Rubio pour son engagement, a insisté sur la nécessité de « trouver une solution collective à la crise haïtienne ». Malgré la croissance économique dominicaine, Rubio a souligné que « l’instabilité en Haïti représente un défi permanent pour la région ».
La tournée du secrétaire d’État s’inscrit dans la stratégie plus large de la nouvelle administration Trump, qui vise à renforcer le contrôle migratoire et à limiter l’influence de la Chine en Amérique latine. Entre tensions diplomatiques et alliances stratégiques, Rubio devra naviguer entre les attentes des gouvernements locaux et les directives de Washington. Ses rencontres avec les dirigeants de la région seront cruciales pour définir l’orientation de la politique étrangère américaine dans l’hémisphère.