La route reliant Culiacán, capitale de l’État mexicain de Sinaloa, à ses zones rurales s’est transformée, ce mardi 1er juillet 2025, en un véritable théâtre de l’horreur. Vingt corps d’hommes ont été retrouvés aux abords d’un pont, dont cinq décapités, a confirmé le bureau du procureur local. Seize cadavres, dont l’un également sans tête, étaient entassés dans une camionnette. Quatre autres, décapités eux aussi, avaient été suspendus par les jambes au-dessus de la route.
« C’est un message macabre, une démonstration de force »,
ont estimé des experts en criminalité interrogés par la presse locale.
Les autorités ont également découvert cinq têtes humaines dans un sac en plastique, retrouvé à proximité du site. Selon le rapport officiel, tous les corps portaient des blessures par arme à feu. Si des images montrant les cadavres suspendus ont circulé sur les réseaux sociaux dès l’aube, leur authenticité n’a pas été confirmée par les autorités. Mais la scène, elle, était bien réelle : les agents du parquet ont évacué les dépouilles en matinée pour les transférer à l’institut médico-légal.
Ce massacre s’inscrit dans la guerre intestine qui déchire actuellement le cartel de Sinaloa. Depuis l’arrestation et l’extradition vers les États-Unis d’Ismael « El Mayo » Zambada en juillet 2024, ses partisans affrontent violemment ceux des fils de Joaquín « El Chapo » Guzmán, condamné à perpétuité. Cette lutte pour le contrôle du cartel a provoqué une flambée de violences : plus de 1 200 morts et près de 1 400 disparus recensés en moins d’un an, selon les données officielles.
Face à cette spirale meurtrière, la population vit dans une peur constante. Les exécutions, les tortures et les mises en scène macabres rythment désormais le quotidien dans plusieurs régions de Sinaloa.
« Ce n’est plus un État de droit, c’est un champ de guerre »,
lâchent des habitants exaspérés par l’impuissance des autorités. Pour beaucoup, ces cadavres mutilés ne sont rien d’autre qu’un nouveau rappel de l’échec de l’État face à l’anarchie imposée par le crime organisé.