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Mirebalais : vivre avec les gangs, « c’est se tirer une balle dans la tête »

Vant Bèf Info (VBI). Vant Bèf Info (VBI) – vien de publier cet article

Dans un climat d’insécurité persistante, de nombreux déplacés de Mirebalais, à court d’alternatives, prennent la douloureuse décision de retourner dans leurs quartiers désormais sous le contrôle de groupes armés. Pour beaucoup, ce retour n’est pas un choix, mais un acte de survie désespéré.

Mirebalais, 3 août 2025 –

« Revenir vivre avec les gangs, c’est comme se tirer une balle dans la tête », confie, la voix tremblante, un habitant récemment rentré chez lui. Son témoignage bouleversant met en lumière la détresse de ceux qui, livrés à eux-mêmes, n’ont d’autre issue que de risquer leur vie pour regagner leurs foyers.

Depuis plusieurs mois, des zones entières de Mirebalais sont tombées aux mains de groupes armés. Malgré les appels répétés à l’aide, les interventions de l’État se font rares, voire inexistantes. Dans ce vide sécuritaire, l’espoir s’effrite chez les déplacés.

« Je ne pouvais plus supporter les conditions de vie dans le centre d’hébergement. J’ai passé plusieurs nuits sous la pluie, sans manger. Alors, j’ai décidé de retourner chez moi, même si je savais que c’était risqué. J’avais laissé un entrepôt rempli de nourriture. Mais à mon arrivée, j’ai trouvé plusieurs hommes lourdement armés dans la maison voisine », explique cet homme de 58 ans. Il confie que ces individus ont tenté de le réduire en quasi-esclavage.

« Ils me forçaient à tout faire : aller au marché, transporter de l’eau, participer même aux pillages de magasins abandonnés. » Ce citoyen lance un cri d’alarme aux autorités, suppliant un rétablissement urgent de la sécurité pour éviter que Mirebalais ne sombre complètement.

Selon lui, les gangs peuvent parfois se montrer « accueillants », uniquement pour tromper les habitants et les inciter à revenir. Mais une fois réinstallés, ces derniers se retrouvent pris au piège : intimidés, soumis à des règles arbitraires et souvent contraints à collaborer sous la menace. Des taxes illégales sont imposées aussi bien aux transporteurs qu’aux agriculteurs, avant même le début de la saison des semences.

Face à cette réalité dramatique, le silence des autorités et l’absence de réponse concrète alimentent un profond sentiment d’abandon. Dans cette ville autrefois paisible, la peur est désormais le quotidien de milliers de familles.

Jean Gilles Désinord
Vant Bèf Info (VBI)

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