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Mort du pape François : les rites sacrés et la transition vers un nouveau pontificat

Le décès du pape François, survenu le 21 avril 2025 à l’âge de 88 ans, après un pontificat marqué par des réformes audacieuses et un engagement en faveur des plus démunis, a plongé l’Église catholique dans une période de deuil et de transition sacrée. Comme le prévoit la tradition séculaire, une série de rites codifiés, alliant solennité liturgique et protocole rigoureux, a été enclenchée pour assurer la continuité du Siège apostolique.

La constatation officielle du décès : un rite immuable

C’est le cardinal camerlingue, Kevin Farrell, qui a officiellement constaté le décès du souverain pontife lors d’une cérémonie empreinte de gravité dans la chapelle de la résidence Sainte-Marthe. Ce geste, hérité des siècles passés, marque le début de la sede vacante– la période durant laquelle le trône de Saint-Pierre est vacant.

Selon la tradition, trois coups d’un marteau d’argent ont été frappés sur le front du défunt, tandis que son nom de baptême – Jorge Mario Bergoglio – était prononcé à voix haute, signe ultime de reconnaissance. Puis, pour prévenir toute falsification ou usurpation, l’anneau du pêcheur, symbole de l’autorité pontificale, ainsi que le sceau papal, ont été brisés sous les yeux des dignitaires de la Curie.

Des funérailles dans la simplicité, selon les vœux du pape

Conformément aux souhaits exprimés dans son testament de 2022, le pape François a demandé des obsèques dépouillées, reflétant son attachement à l’humilité et à la sobriété. Sa dépouille, embaumée selon les techniques traditionnelles, a été revêtue des ornements liturgiques propres aux papes : une mitre blanche et une chasuble rouge, évoquant à la fois la pureté et le martyre.

Contrairement aux fastes habituels, son corps repose sans catafalque majestueux, simplement exposé sur un lit funèbre dans la basilique Saint-Pierre, où des milliers de fidèles se pressent pour un dernier hommage. Cette simplicité rappelle son refus des honneurs excessifs, lui qui avait déclaré : «Je veux une Église pauvre pour les pauvres».

Les funérailles solennelles, présidées par le doyen du Collège des cardinaux, auront lieu le samedi 26 avril 2025, en présence des chefs d’État, des représentants des religions du monde et des dignitaires ecclésiastiques. Le corps sera ensuite inhumé dans les Grottes vaticanes, rejoignant les tombes de ses prédécesseurs.

Les novemdiales : neuf jours de deuil et de prière

À la suite des obsèques, l’Église entre dans une période de novemdiales, neuf jours de deuil où des messes de requiem sont célébrées chaque jour dans les basiliques majeures de Rome. Cette tradition, remontant à l’Antiquité chrétienne, symbolise l’accompagnement spirituel de l’âme du défunt vers Dieu.

Pendant cette période, la Chapelle Sixtine est préparée pour le conclave, tandis que les cardinaux du monde entier se réunissent pour échanger sur l’avenir de l’Église.

Le conclave : l’élection dans le secret de la foi
Entre le 6 et le 11 mai 2025, les 117 cardinaux électeurs (âgés de moins de 80 ans) se retireront dans l’enceinte sacrée de la Chapelle Sixtine, où ils prêteront serment de silence avant de procéder au vote. Aucun contact avec l’extérieur n’est permis, et des mesures strictes assurent la confidentialité absolue du scrutin.

Pour être élu, un candidat doit recueillir la majorité des deux tiers des voix. Si aucun consensus n’émerge après plusieurs tours, la procédure prévoit un vote à la majorité simple. Chaque bulletin brûlé produit une fumée noire en cas d’échec, tandis que la fumée blanche annonce au monde l’élection d’un nouveau pape.

Dès l’annonce, le protocole millénaire se met en marche : le cardinal protodiacre apparaît au balcon de la basilique Saint-Pierre et prononce la formule latine tant attendue : « jHabemus Papam ! » : Nous avons un pape. Le nouvel élu, revêtu de la soutane blanche, donne alors sa première bénédiction Urbi et Orbi.

Une transition spirituelle et historique

La mort d’un pape n’est pas seulement un événement religieux : c’est un moment politique, médiatique et symbolique qui attire l’attention de la planète entière. Le pape François laisse derrière lui une Église divisée entre progressistes et conservateurs, mais profondément marquée par son message de miséricorde et d’ouverture.

Les rites qui entourent sa disparition, tout comme l’élection de son successeur, rappellent que la papauté est à la fois une institution humaine et une mission divine, où se mêlent traditions immuables et défis contemporains.

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