Médecins sans frontières (MSF) a annoncé, mardi 15 avril 2025, la suspension de ses opérations dans les zones de Turgeau et Carrefour, à Port-au-Prince, en raison de la recrudescence de l’insécurité. Lors d’une conférence de presse, les responsables de l’organisation ont expliqué que cette décision fait suite à plusieurs attaques directes contre leurs équipes et infrastructures. « Nous nous désengageons dans l’espoir que nous pourrons y retourner s’il y a une amélioration significative des conditions sécuritaires », a déclaré Benoît Vasseur, chef de mission de MSF en Haïti.
Présente dans le pays depuis plus de trois décennies, MSF emploie actuellement plus de 3 000 Haïtiens. Toutefois, face à la dégradation continue du climat sécuritaire, l’organisation remet désormais en cause la capacité de l’État haïtien à garantir la protection de son personnel. Selon Vasseur, « pour être honnête, on n’attend plus vraiment rien des promesses des autorités », traduisant ainsi une profonde déception vis-à-vis des engagements non tenus par les responsables publics.
Aux côtés de Vasseur, Diana Manille Arroyo et Mumuza Muhindo, également chefs de mission, ont exprimé leur inquiétude croissante quant à la poursuite de l’aide médicale dans les zones à haut risque. Bien que MSF affirme vouloir continuer ses interventions humanitaires en Haïti, elle estime que les conditions actuelles ne permettent plus d’opérer en toute sécurité à Turgeau et Carrefour.
Enfin, cette décision marque un tournant symbolique pour l’organisation, connue pour sa présence constante même dans les zones de conflit. Elle envoie un signal fort sur la gravité de la crise sécuritaire en Haïti. MSF appelle à une réponse urgente et concrète de la part des autorités pour permettre une reprise future de ses activités au service des populations les plus vulnérables.