Après plusieurs mois de retrait forcé en raison de l’insécurité grandissante, Médecins sans frontières (MSF) a annoncé la reprise de ses opérations dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince. Cette décision a été officialisée lors d’une importante rencontre tenue ce mercredi 16 juillet à la Villa d’Accueil entre les responsables de l’ONG et les membres de la présidence.
Le président du Conseil présidentiel de transition (CPT), Fritz Alphonse Jean, le conseiller-président Leslie Voltaire, ainsi que le ministre de la Justice et de la Sécurité publique, Patrick Pélissier, et le directeur général a.i. de la Police nationale d’Haïti (PNH), M. Rameau Normil, ont échangé avec une délégation de MSF conduite par M. Fabio Biolchini, coordonnateur de l’organisation pour l’Amérique latine et les Caraïbes.
MSF a annoncé sa décision de réinvestir les centres médicaux de Turgeau et de Carrefour, dans le cadre d’un plan de reprise graduelle de ses services. L’organisation a confirmé que l’hôpital de Turgeau servira de centre hospitalier principal pour ses activités dans la capitale.
La relance des services est prévue pour le mois d’octobre 2025, une nouvelle accueillie favorablement par les autorités haïtiennes, conscientes des besoins criants en matière de santé dans la capitale.
Sécurité du personnel et couloir humanitaire
La question de la sécurité a été au cœur des échanges. MSF, dont les équipes ont été la cible d’attaques armées récurrentes, a exprimé ses préoccupations. En réponse, la PNH s’est engagée à collaborer étroitement avec l’organisation humanitaire afin d’assurer la protection du personnel, des infrastructures et des véhicules.
Une initiative conjointe est également en cours de discussion pour la mise en place d’un couloir humanitaire sécurisé, visant à faciliter l’accès aux soins pour les populations les plus vulnérables vivant dans des zones à haut risque.
Le retour de MSF représente un signal fort pour les habitants de Port-au-Prince, confrontés à un effondrement progressif des services de santé publics et privés. Présente depuis plusieurs décennies en Haïti, l’organisation a joué un rôle vital, notamment dans les périodes de crise humanitaire aigüe.