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«On ne négocie pas avec les terroristes», martèle Emmanuel Ménard

Emmanuel Ménard, responsable du Parti politique Force Louverturienne Réformiste, a réagi aux propos de Liné Balthazar concernant l’inclusion de la proposition de la coalition criminelle « Viv ansanm » dans un document adressé à la CARICOM par plusieurs partis politiques. Lors de son intervention à l’émission TI KOZE aK TT mercredi 22 janvier, il a qualifié ces déclarations de « diversion », affirmant qu’« on ne peut pas négocier avec les terroristes ».

Pour le professeur Ménard, la situation en Haïti relève du terrorisme, comparant la violence actuelle à une forme de guérilla urbaine. « On ne négocie pas avec des terroristes », a-t-il insisté à l’émission animée par Thériel Thélus.

Ménard a également dénoncé ce qu’il appelle des « bandits à cravate », en faisant référence aux élites politique et économique, en déclarant que « les terroristes sont dans les rues, mais on a des bandits à cravate dans les salons ».

Le 10 janvier, Liné Balthazar, leader du PHTK, avait indiqué que plusieurs forces politiques, dont le Collectif des partis du 30 janvier, EDE et l’Accord du 21 décembre, avaient informé la CARICOM que certains partis et membres de la société civile soutenaient l’option de la Cour de cassation pour remplacer le Conseil présidentiel de transition (CPT). Parmi les partis mentionnés, Balthazar avait cité Force Louverturienne, dirigé par Emmanuel Ménard, le Collectif 4 décembre, ainsi que la coalition de gangs «Viv ansanm ».

En réponse, le docteur Ménard a déploré ce qu’il considère comme une manœuvre politique ou une « diversion », précisant que son parti n’a eu aucune discussion avec d’autres forces politiques avant l’envoi du document à la CARICOM.

Interrogé sur son implication dans la mise en place du CPT, M. Ménard a expliqué qu’il avait plaidé depuis l’époque d’Ariel Henry pour l’option de la Cour de cassation. Il a rappelé que cette formule avait donné de bons résultats par le passé, notamment lors des transitions dirigées par les juges Ertha Pascal Trouillot en 1990 et Alexandre Boniface en 2006, qui avaient organisé des élections.

Le chef du parti politique Force Louverturienne Réformiste a également exprimé des doutes sur l’efficacité du CPT, estimant que ce type de structure collégiale n’a jamais réussi à produire les résultats escomptés en Haïti. « Dans l’histoire du pays, un président et un Premier ministre ont toujours du mal à collaborer. Comment voulez-vous que neuf personnes issues de sphères politiques différentes arrivent à s’entendre pour sortir le pays de ce cycle de transition ? », se questionne-t-il, ajoutant qu’il est impossible de mener le pays vers les élections avec le CPT.

Pour éviter de continuer à perdre du temps, Dr. Ménard a insisté sur l’importance de recourir à la Cour de cassation pour remplacer le CPT. Il a également plaidé pour un renforcement des forces de sécurité haïtiennes, plutôt que de faire appel à une force de l’ONU, afin de rétablir la sécurité et créer un climat favorable à l’organisation des élections.

La mention de la coalition « Viv ansanm » dans le document envoyé à la CARICOM a suscité une vive indignation en Haïti. Ce groupe, qui se présente désormais comme un parti politique, est responsable de violences systématiques dans le pays, y compris des assassinats, des massacres, des viols, des enlèvements et des destructions d’infrastructures. Ils contrôlent plus de 80 % du territoire de la capitale et des zones avoisinantes, imposant une politique de terre brûlée en toute impunité. En 2024, plus de 5.600 personnes ont été tuées en Haïti par ces groupes criminels, selon les dernières statistiques de l’ONU publiées le 7 janvier 2025, soit une augmentation de plus de 1.000 victimes par rapport à 2023.

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