Nouvèl ak Analiz

Policiers massacrés à Liancourt : l’indignation de tout un peuple

Vant Bèf Info (VBI). Vant Bèf Info (VBI) – vien de publier cet article

À quelques mètres des décombres calcinés du blindé incendié, la terre semble encore porter les stigmates de l’horreur. Mais c’est sur les réseaux sociaux que s’est déclenchée la véritable onde de choc : un torrent d’indignation, de colère brute, de désespoir contenu. Comme souvent en Haïti, c’est la toile qui a crié là où les institutions sont restées silencieuses.

Liancourt, juillet 2025.- Il n’a fallu que quelques minutes après l’annonce de l’assassinat brutal de quatre policiers pour que les hashtags #Liancourt, #PNH et #RIP inondent Twitter, Facebook et TikTok. Des internautes anonymes, des influenceurs, des journalistes… tous ont dénoncé « le massacre de trop », « l’échec d’un État à protéger les siens », « l’humiliation d’une nation livrée aux bandits ». « Ils les ont tués, brûlés, filmés. Et nous, on regarde. Jusqu’à quand ? », s’interroge, furieuse, une internaute sur X (anciennement Twitter), reprise des milliers de fois.

Des images insoutenables

La circulation d’images montrant les corps profanés des agents de l’UDMO a bouleversé l’opinion. Des vidéos, vraisemblablement filmées par les assaillants eux-mêmes, montrent la carcasse du blindé encore fumante, des hommes armés paradant autour, des rires en fond sonore. L’indignation a pris une tournure tragique. « Ce n’est plus une guerre contre la police, c’est une guerre contre l’idée même d’ordre », écrit un journaliste dans un post largement relayé.

Au cœur de cette marée sur le réseau, des appels fermes à l’action ont émergé. Plusieurs voix influentes tels des militants, leaders d’opinion, anciens policiers, ont plaidé pour une riposte militaire, voire l’usage de drones armés pour neutraliser les gangs. « On ne dialogue pas avec ceux qui mutilent nos forces », déclare un ex-Haut gradé de la PNH sur Facebook. D’autres réclament un état d’urgence permanent dans l’Artibonite, qualifiée de zone rouge absolue.

Le silence des autorités, la rage des citoyens

Pendant que les internautes publient à la chaîne des messages de soutien aux familles endeuillées, le silence des autorités concernées ou compétentes, ou encore leur lenteur, a exacerbé les frustrations. « Où est le Conseil présidentiel ? Où est le Premier ministre ? Où est la dignité de l’uniforme ? », interroge un enseignant sur TikTok, dans une vidéo poignante qui cumule plus de 100 000 vues. Un policier sous couvert d’anonymat a dénoncé un abandon : « On a crié, alerté, supplié. Personne n’a écouté. Aujourd’hui, on compte les morts. » De nombreuses publications évoquent un sentiment de basculement irréversible, d’abandon collectif, d’un pays livré aux mains des gangs. « Nous ne sommes plus dans un État faible. Nous sommes dans un État fantôme », écrit un étudiant sur sa page Facebook.

Ce 22 juillet, sur les réseaux sociaux, Haïti n’a pas dormi. Les publications se sont enchaînées tard dans la nuit, oscillant entre colère, deuil et appels à la révolution. Face à l’impensable, le pays a trouvé refuge dans le cri numérique, le seul espace d’ailleurs où l’on peut encore hurler sans être muselé, bridé. Et ces indignations virtuelles doivent résonner jusqu’à ce que des réponses appropriées soient données.

Wandy CHARLES
Vant Bef Info (VBI)

L’article Policiers massacrés à Liancourt : l’indignation de tout un peuple est apparu en premier sur Vant Bèf Info (VBI). Vant Bèf Info (VBI) –

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *