La ville de Port-au-Prince est plongée dans un cauchemar sans fin. La capitale haïtienne, ravagée par une crise sécuritaire sans précédent, est devenue le théâtre d’une tragédie humaine insoutenable. Les rues, jadis animées de vie, sont désormais jonchées de cadavres, de maisons calcinées et de familles en fuite. Les gangs armés, devenus les maîtres incontestés de la ville, imposent leur loi de fer, semant la terreur et la désolation. La nuit du 24 au 25 février 2025 a été particulièrement funeste et chaotique. Tabarre 27, Delmas 30, Carrefour de l’Aéroport, Nazon et Cité Militaire ont subi la violence inouïe des bandes armées.
Toute la nuit du 24 février et la journée du 25 février, la ville a été transformée en un champ de bataille. Les attaques systématiques, les exécutions sommaires et les incendies criminels ont plongé la population dans une terreur indescriptible. Des corps sans vie s’entassent dans les rues, témoins silencieux d’une violence qui ne connaît plus de limites. Les maisons, réduites en cendres, ne sont plus que des coquilles vides, symboles d’une vie brisée. Les familles, prises au piège, fuient en masse, abandonnant tout ce qu’elles ont construit, cherchant désespérément un refuge qui n’existe plus.
Les déplacés se comptent par milliers. Hommes, femmes, enfants, tous errent dans une ville devenue hostile, cherchant un semblant de sécurité. Mais où aller quand les gangs contrôlent la quasi-totalité de Port-au-Prince ? Où se cacher quand la terreur est partout, quand les autorités semblent absentes, impuissantes, ou pire, complices ?
Face à cette escalade de violence, une question brûlante s’impose : où sont les institutions censées protéger la population ? Où est passé le Conseil présidentiel de transition ? Où sont le gouvernement, la Primature, le Conseil supérieur de la Police nationale, les autorités policières, les Forces armées d’Haïti ? Comment expliquer ce silence assourdissant, cette absence criante de réaction face à une situation qui dépasse l’entendement ?
La population est livrée à elle-même, abandonnée par ceux qui ont pour mission de la protéger. Les gangs, en revanche, agissent en toute impunité, renforçant leur emprise sur la ville. Ils dictent leur loi, imposent leur ordre, et personne ne semble capable de les arrêter. Les rares interventions des forces de l’ordre sont timides et inefficaces. La ville est devenue un cimetière à ciel ouvert, où la violence est la seule règle.
Les déplacés, souvent sans abri, sans nourriture, sans eau, survivent dans des conditions inhumaines. Les femmes et les enfants, particulièrement vulnérables, sont exposés à des risques accrus de violence, d’exploitation et de maladies. La situation est intenable, et pourtant, elle semble ne pas émouvoir ceux qui ont le pouvoir d’agir.
Combien de temps encore Port-au-Prince devra-t-elle souffrir en silence ? Combien de vies faudra-t-il sacrifier avant que la communauté internationale, les autorités haïtiennes et tous ceux qui ont un rôle à jouer se réveillent et prennent des mesures concrètes pour mettre fin à cette tragédie ?