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Dans la capitale haïtienne, le silence de la nuit n’existe plus. Il est remplacé par les détonations assourdissantes des armes de guerre. Dormir et se réveiller sous le feu nourri des balles est devenu le quotidien des habitants, pris au piège d’une violence aveugle qui ravage la ville

Port-au-Prince, 27 février 2025.- Dans les communes de Delmas, Pétion-Ville et Tabarre, le chaos s’est intensifié dans la nuit du 26 au 27 février. Des hommes lourdement armés, sans visage ni pitié, ont mené une série d’attaques simultanées, plongeant des quartiers entiers dans l’horreur et la désolation. Des maisons incendiées, des tirs nourris, des cris étouffés dans l’obscurité.
Entre peur et exode, la Capitale se meurt
Face à cette flambée de violence, l’exode est massif. En l’espace de quelques heures, ce sont 100 000 personnes qui ont fui leurs maisons, selon les estimations de l’ONU. Hommes, femmes, enfants, vieillards, marchant sans direction précise, quelques sachets plastiques en main contenant ce qu’ils ont pu sauver. Certains portent un regard hagard, d’autres pleurent en silence, tentant de consoler leurs petits. « Nous ne savons pas où aller », lâche en sanglots Benatta, une mère de famille enceinte de sept mois, accrochée à la main de son fils de cinq ans. Comme elle, des dizaines de familles dorment à la belle étoile, sous un ciel indifférent, privés de tout sauf de la peur qui les hante.
Parmi les fuyards, des nourrissons frissonnants dans la nuit a Meyotte, des vieillards à bout de souffle a Tabarre, des enfants aux pieds nus et Delmas 30, avançant sur des routes incertaines. Derrière eux, des cendres, des souvenirs consumés, des années de sacrifice réduites en poussière.

Une police impuissante, un peuple en colère
Dans ce climat de terreur, la Police Nationale d’Haïti tente de répondre aux assauts. Mais ses actions, souvent réactives plutôt que préventives, peinent à rassurer. Les citoyens s’insurgent : « Où est l’État ? Pourquoi nous abandonne-t-on ? », crient certains en marge d’une protestation improvisée hier mercredi ayant abouti un assaut réussi conte les locaux du Laboratoire National du ministères de travaux publics.
A Kenscoff, une dame dans la cinquantaine semble avoir touché la plaie du doigt : « Loin de s’attaquer à la racine du mal, le pouvoir semble davantage préoccupé par des luttes internes, laissant un pays à la dérive. Les Haïtiens ne demandent plus seulement la sécurité : ils réclament des dirigeants capables d’assumer leurs responsabilités »
Pendant ce temps, Port-au-Prince brûle. Et avec elle, l’espoir d’une nation que les artisans du chaos jurent de tuer, d’étouffer, de briser…
Wandy CHARLES
Vant Bef Info (VBI)
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