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Port-au-Prince sous tension : la population et la police réclament SÉCURITÉ

La capitale haïtienne a été le théâtre d’une journée de vives tensions ce lundi 24 février 2025, marquée par des manifestations exigeant une amélioration de la sécurité.

Les écoles sont restées fermées dans plusieurs quartiers de Port-au-Prince, la peur et l’incertitude ayant poussé de nombreux parents à garder leurs enfants à la maison.

À Canapé-Vert, des protestataires ont érigé des barricades, bloquant totalement les accès. La situation s’est aggravée suite à des rumeurs concernant l’arrestation du chef d’un groupe d’autodéfense local, dans ce quartier réputé hostile aux gangs.

Parallèlement, à Delmas 60, des policiers affiliés au syndicat SPNH-17 ont organisé un sit-in devant les locaux de la Primature et de la Villa d’Accueil. Leur principale revendication : obtenir des moyens adéquats pour mieux lutter contre les gangs qui sèment la terreur.

Des manifestations similaires ont eu lieu à Pétion-Ville et à Delmas, où des habitants ont pris les rues pour exiger la sécurité.

Par ailleurs, des scènes de panique ont été observées dans les quartiers de Bourdon et de Christ-Roi, où des pneus enflammés ont jonché la chaussée. Ces manifestations interviennent dans un contexte sécuritaire extrêmement préoccupant.

Depuis plusieurs jours, les criminels du gang “Viv Ansanm” multiplient les attaques. À Carrefour-Feuilles, la population tente désespérément de fuir la violence, tandis qu’à Gressier, des bandits ont incendié un blindé des forces de l’ordre dimanche 23 février.

Le même jour, la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité (MMSS) a confirmé le décès d’un policier kényan, mortellement blessé par balle lors d’affrontements avec des gangs armés à Savien. Il a succombé à ses blessures à l’hôpital, selon une note officielle.

Cette recrudescence de l’insécurité survient à l’approche du premier anniversaire des attaques meurtrières du 29 février 2024, lorsque l’ancien Premier ministre Ariel Henry n’avait pas pu rentrer au pays après que l’aéroport international Toussaint Louverture eut été pris pour cible par des gangs. Ces violences avaient également conduit à l’invasion des deux plus grandes prisons du pays — le Pénitencier national et la prison civile de la Croix-des-Bouquets — entraînant l’évasion de centaines de criminels.

Malgré l’installation de nouvelles autorités, la situation sécuritaire ne montre aucun signe d’amélioration. Les gangs, plus puissants que jamais, continuent de plonger le pays dans le chaos.

Exaspérée, la population fait entendre sa voix dans les rues. Reste à savoir si cette énième mobilisation poussera enfin les autorités à agir.

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