Ankèt

Quand l’État laisse le droit de tuer à « Viv ansanm » à Kenskoff

Comme si, durant les années écoulées, on n’avait pas assez pleuré ou couru dans tous les sens. Comme si, pour on ne sait quelle raison, on devrait tous mourir sous la mitraille. Après l’attaque meurtrière de la coalition terroriste « Viv ansanm » sur la commune de Kenscoff, le Premier ministre, Alix Didier Fils-Aimé, s’est glissé dans le costume d’un simple gouverné pour demander : kijan sa fè rive ? Cette question du ministre est celle d’un homme d’État désaxé, donc non à la hauteur des responsablités pour lesquelles il a été appelé par le Conseil présidentiel de transition (CPT).

Le groupe terroriste l’avait annoncé et il l’a fait, alors qu’eux tous, le CPT, le gouvernement et les responsables des forces de sécurité nationale, en étaient informés à travers les services de renseignement dont ils disposent. C’est le président du Conseil de la police nationale, M. Fils-Aimé, qui l’a avoué après qu’environ 30 personnes, à Kenskoff, ont été abattues comme des chiens par des bandits armés entre les 27 et 28 janvier. 12 membres d’une même famille ont perdu la vie, plusieurs maisons détruites et des familles séparées en prenant la fuite.

Payés par les frais versés par les contribuables, les officiels de l’État d’Haïti montrent encore leur cynisme vis-à-vis des membres de la population civile. En octobre 2024, le porte-parole adjoint de la police, Lionel Lazarre, s’en était pris aux habitants du quartier de Solino, les accusant de s’affoler pour des dangers qui, prétendait-il, n’en étaient pas, car les criminels envahisseurs auraient été chassés par la police. Heureusement, le mensonge a des pattes pourries. La réalité, ce sont des milliers de familles qui se réfugent dans des camps de fortune.

Le récent assaut des criminels à Kenscoff aurait pu être évité. Peut-être, les actuels dirigeant haïtiens sont trop occupés à gérer des « choses plus sérieuses » que de proteger la vie de paisibles citoyens. Peut-être estiment-ils que se maintenir au pouvoir est plus important que tout et qu’il ne tireront jamais les conséquences de leur inaction pour changer la donne. Le pays se meurt sous les yeux passifs des dirigeants haïtiens.

Ce « je m’en-foutisme » éhonté qui caratérise ces derniers a fait tant de victimes et tant de mal au pays. Que peut-on espérer avec un CPT, en crise, un gouvernement qui s’assoit sur une chaise musicale. A quand la fin du chaos en Haïti ? Ce dont on est certain, viendra un jour où les opprimés se soulèveront pour dire « c’en est assez ! »

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