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Quatre ans après l’assassinat de Jovenel Moïse, l’initiative du 24 avril appelle à une refonte nationale

Quatre ans après l’assassinat brutal du président Jovenel Moïse dans sa résidence privée, la mémoire collective haïtienne reste marquée par ce traumatisme national. À l’occasion de cette date sombre, lundi 7 juillet 2025, l’Initiative du 24 avril 2025 publie une note de conjoncture dans laquelle elle dresse un constat sévère de la situation actuelle, tout en appelant à une mobilisation nationale pour sortir du chaos.

Dans ce document, l’Initiative qualifie l’assassinat du président comme un « coup de massue brutal infligé au peuple haïtien », un acte qui a, selon elle, installé un climat de terreur et d’impunité généralisée. « Plus personne n’a droit à la vie ni à la sécurité dans ce pays », déplore-t-elle.

Le Conseil présidentiel de transition sur la sellette 

Cette date fait aussi allusion aux 15 mois d’existence du Conseil présidentiel de transition (CPT). Une structure que l’Initiative considère comme un échec patent. Installé sans mandat populaire, le CPT n’aurait pas su rétablir la confiance, encore moins la stabilité ou la souveraineté nationale.

L’Initiative prend acte de la récente note du Collectif 30 janvier, acteur clé dans la formation du CPT, qui reconnaît l’échec du processus et appelle à une nouvelle gouvernance. Ce revirement, selon l’Initiative du 24 avril, confirme l’impasse actuelle et la nécessité urgente d’un changement de cap.

Appel à un transfert de pouvoir vers la Cour de cassation 

Pour sortir de cette impasse, l’Initiative propose une solution claire : le transfert du pouvoir à la Cour de cassation, seule institution jugée légitime pour assurer la continuité républicaine. Elle plaide également pour la mise en place d’un gouvernement de consensus formé de patriotes compétents et intègres.

« Aucun redressement réel n’est possible sans une présidence issue de la Cour de cassation », soutient-elle, tout en exigeant une sortie politique honorable du CPT.

Dans un contexte marqué par l’insécurité galopante, les assassinats en série de policiers, le déplacement de milliers de familles, la paralysie des institutions médicales et éducatives, l’Initiative estime que le peuple haïtien ne peut attendre jusqu’au 7 février – date initialement prévue pour une éventuelle transition – pour exiger un changement radical.

« L’heure est à la mobilisation citoyenne, patriotique et démocratique pour sauver ce qui reste de la nation », conclut la note.

Quatre ans après l’assassinat de Jovenel Moïse, l'initiative du 24 avril appelle à une refonte nationale

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