Le Surinamais Albert Ramdin vient d’entrer en fonction comme nouveau secrétaire général de l’Organisation des États américains (OEA). Lors de son discours inaugural, vendredi 30 mai, il a déclaré que la crise en Haïti sera sa priorité absolue.
TripFoumi Enfo a appris que Ramdin, élu à l’unanimité en mars dernier, a remplacé l’Uruguayen Luis Almagro à la tête de l’institution. Dès sa première prise de parole, il a mis les mots justes : « Nulle part sur le continent la démocratie, l’État de droit, la sécurité, les droits de l’homme et le développement ne sont plus menacés qu’en Haïti. »
Premier Caribéen à diriger l’OEA, Ramdin veut aller vite. Il a rappelé que le mandat du Conseil présidentiel de transition prend fin en février 2026. « Nous n’avons pas beaucoup de temps », a-t-il averti.
Pour répondre à l’urgence, il compte relancer le Groupe des amis d’Haïti, une plateforme destinée à mieux coordonner le soutien international. Il a aussi appelé à renforcer les liens avec la CARICOM et les Nations Unies.
Son discours arrive une semaine après que le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, a critiqué l’OEA devant le Congrès pour sa gestion de la crise haïtienne. Rubio a exhorté l’organisation à intensifier ses efforts. Ramdin semble l’avoir entendu.
Le nouveau patron de l’OEA a promis des résultats concrets pour des pays en détresse comme Haïti et le Venezuela. Il n’a toutefois donné aucun détail sur ce dernier.
Il a aussi annoncé une réforme en profondeur de l’organisation dès juillet. Son objectif : rendre l’OEA plus efficace. Il a insisté sur l’importance de l’égalité des sexes, de la justice sociale, de la lutte contre la crise climatique et de la réponse à la migration de masse, qu’il a qualifiée de « tragédie ».
Ramdin a salué le travail de son prédécesseur, tout en affirmant que l’OEA doit passer à l’action. « Cette institution est indispensable. Nous devons agir maintenant », a-t-il déclaré.
Âgé de 67 ans, Albert Ramdin a une longue expérience diplomatique. Il a été secrétaire général adjoint de l’OEA pendant dix ans, puis ministre des Affaires étrangères du Suriname à partir de 2020. Il se présente comme un homme de dialogue et d’unité, dans une Amérique divisée.
Haïti, pour lui, est un test. Et le compte à rebours est lancé.