Les autorités dominicaines ont annoncé, ce mardi 4 mars 2025, la confiscation de milliers de munitions et d’armes à feu destinées à Haïti, confirmant l’ampleur du trafic illégal entre les deux pays. La Direction générale des douanes (DGA) a précisé que la cargaison, en provenance de Miami, contenait 36 000 capsules de différents calibres, plusieurs chargeurs de fusil, ainsi que 23 armes à feu, dont un fusil Barrett calibre .50 et une mitrailleuse Uzi. Cette découverte a été réalisée lors d’une inspection conjointe menée avec le ministère public et d’autres agences de sécurité.
Dans un communiqué, la DGA a souligné l’importance de cette saisie, déclarant : « Cette lutte renforce non seulement la sécurité de notre territoire, mais aussi celle de toute la région. » L’institution a également rappelé que cette opération s’ajoute à la confiscation récente de 37 armes dans ce même port. En coordination avec le Bureau d’enquête de la sécurité intérieure des États-Unis (HSI), les autorités poursuivent l’enquête pour identifier les responsables et engager des poursuites.
Parallèlement, un scandale éclabousse la Force aérienne de la République dominicaine (FARD). Le Bureau judiciaire des services d’attention permanente de Puerto Plata a ordonné une détention préventive d’un an contre le capitaine Domingo Ureña Rodríguez, accusé d’avoir délivré illégalement des permis de travail temporaires à des ressortissants haïtiens. Selon le ministère public, l’officier utilisait même sa résidence comme atelier clandestin de fabrication de faux documents, une activité en violation directe des lois dominicaines.
Les procureurs Hilda Patricia Lagombra et Carmen Daynisa Rosario Pascual, en charge du dossier, ont confirmé que l’enquête se poursuit pour identifier d’éventuels complices. Par ailleurs, un ressortissant haïtien nommé Epervil Eveque est actuellement recherché dans le cadre de cette affaire. « Nous mettrons tout en œuvre pour traduire en justice tous les suspects impliqués », ont déclaré les magistrats.
Ces deux affaires révèlent une fois de plus la complexité des relations entre la République dominicaine et Haïti, marquées par des enjeux sensibles de sécurité, de migration et de trafics transfrontaliers. Si les autorités dominicaines multiplient les efforts pour endiguer ces activités illicites, elles exposent aussi les failles persistantes dans le contrôle aux frontières et dans certains secteurs de l’administration.