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Une femme haïtienne de 35 ans, Natacha Désir, est décédée le 30 juillet à l’hôpital municipal de Verón, en République dominicaine, quelques heures après avoir donné naissance à un bébé mort-né. Selon les témoignages recueillis, cette migrante en travail aurait attendu plusieurs heures sans recevoir de soins appropriés. Le Groupe d’Appui aux Rapatriés et Réfugiés (GARR) dénonce une négligence médicale grave et demande l’ouverture d’une enquête.
Verón, 4 août 2025 — Admise dans la soirée du 29 juillet alors qu’elle présentait des signes de travail avancé, Natacha Désir n’aurait pas été immédiatement prise en charge. Son mari, Yonel Verme, affirme avoir sollicité à plusieurs reprises l’intervention du personnel médical, sans succès. Ce n’est que bien plus tard dans la nuit qu’une césarienne a été réalisée. L’enfant était déjà décédé, et la mère, décrite comme étant dans un état stable à l’issue de l’intervention, a succombé dans l’après-midi du lendemain.
Le GARR dénonce un climat de rejet systémique
Dans une note rendue publique le 4 août, le GARR qualifie cette double perte de « tragédie évitable », qu’il inscrit dans un contexte de discrimination persistante envers les femmes haïtiennes migrantes. L’organisation pointe du doigt un protocole sanitaire adopté en avril 2025 par les autorités dominicaines, conditionnant l’accès aux soins à la présentation de pièces d’identité en règle, tout en autorisant l’expulsion des patients étrangers après traitement.
Ce drame survient après d’autres cas similaires, notamment celui de Lourdia Josué, décédée en mai dernier dans des circonstances comparables. Pour le GARR, ces situations récurrentes soulèvent la question d’un traitement différencié fondé sur la nationalité et la couleur de peau.
Appel à la justice et à la solidarité
« Que se serait-il passé si Natacha Désir avait été dominicaine ? Aurait-elle reçu les mêmes soins, au même moment ? », interroge le GARR, qui fustige une politique migratoire jugée inhumaine et raciste.
L’organisation appelle les autorités haïtiennes à accompagner la famille endeuillée, et à diligenter une enquête internationale pour faire la lumière sur les circonstances du drame. Plus largement, elle exhorte l’État haïtien à garantir à ses citoyens un meilleur accès aux soins, afin qu’aucune femme ne soit contrainte de risquer sa vie à l’étranger pour accoucher dans la dignité.
Wideberlin SENEXANT
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