Dans une correspondance adressée le 11 mars 2025 au coordonnateur du Conseil présidentiel de transition (CPT), Fritz Alphonse Jean, le Réseau national de défense des droits humains (RNDDH) réclame la mise à l’écart de trois membres de cette instance. Emmanuel Vertilaire, Louis Gérald Gilles et Smith Augustin, tous impliqués dans un scandale de corruption à la Banque nationale de crédit (BNC), sont les principaux concernés. Selon le RNDDH, leur maintien au sein du CPT compromet les principes de transparence et d’intégrité que cette institution est censée défendre.
L’organisme de défense des droits humains estime que la lutte contre la corruption ne peut être efficace si des individus inculpés continuent d’occuper des postes de responsabilité. Il souligne ainsi : « Le Conseil présidentiel de transition ne devrait tolérer ni la corruption ni l’impunité. » Pourtant, il constate avec inquiétude que, malgré l’installation du CPT, aucune action judiciaire concrète n’a été engagée contre ces trois conseillers.
Le RNDDH va plus loin en dénonçant spécifiquement Emmanuel Vertilaire, qu’il accuse d’entraver le bon fonctionnement de la justice haïtienne. Selon l’organisation, ce dernier manipule le système judiciaire en organisant des rencontres avec les magistrats chargés de son dossier. Une attitude que le RNDDH qualifie d’« irrespect total envers la justice haïtienne ».
Face à cette situation, le RNDDH presse le CPT d’agir immédiatement en excluant ces trois conseillers jusqu’à ce que la justice se prononce sur leur sort. « Aussi, le RNDDH vous exhorte-t-il à immédiatement décider, en Conseil, d’écarter les trois conseillers-présidents inculpés jusqu’à ce que la justice tranche ; et, en attendant, de décharger Emmanuel Vertilaire de ses responsabilités judiciaires au sein du CPT », écrit l’organisation dans sa correspondance.
Cet appel intervient dans un contexte de crise institutionnelle où la population haïtienne réclame plus de justice et de transparence. Pour de nombreux observateurs, cette affaire illustre les défis du pays en matière de lutte contre la corruption, un fléau qui mine la confiance des citoyens envers leurs dirigeants.
Reste à savoir si le CPT, sous la direction de Fritz Alphonse Jean, donnera suite à cette demande. En attendant, le RNDDH maintient sa position et exhorte la justice à agir rapidement pour garantir la crédibilité des institutions haïtiennes.