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Téhéran se tourne vers Moscou après les frappes américaines

À la suite des frappes menées par les États-Unis contre plusieurs sites nucléaires iraniens dans la nuit du 21 au 22 juin 2025, le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araqchi, a annoncé un déplacement d’urgence à Moscou. Depuis Istanbul, il a précisé qu’il rencontrera le président russe Vladimir Poutine dès le lendemain matin.
« La Russie est un ami de l’Iran. Nous avons une relation stratégique. Nous nous consultons toujours », a-t-il déclaré, soulignant que Moscou a toujours été informée des avancées – ou des blocages – dans les négociations avec Washington.

La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a confirmé l’arrivée du chef de la diplomatie iranienne à Moscou pour une série d’entretiens. Bien que le Kremlin n’ait pas encore réagi officiellement aux frappes américaines, son porte-parole Dmitri Peskov a indiqué qu’aucun échange téléphonique n’était prévu entre le président Poutine et Donald Trump, tout en laissant entendre qu’« un contact pourrait rapidement avoir lieu », étant donné la relation directe entre les deux chefs d’État.

Cette visite intervient dans un contexte géopolitique extrêmement tendu. En avril dernier, Vladimir Poutine a ratifié un accord de partenariat stratégique conclu avec l’Iran en janvier, lors d’une visite du président iranien Masud Pezeshkian à Moscou. L’accord, valable pour vingt ans, formalise une coopération renforcée dans des domaines cruciaux : défense, énergie, transports, agriculture et lutte contre le terrorisme.

Sur le plan diplomatique, cette évolution marque un tournant dans les dynamiques régionales. Alors que Washington affiche une posture résolument militaire, Téhéran consolide son axe stratégique avec la Russie. Le déplacement du ministre iranien dans la capitale russe traduit la volonté de l’Iran de se prémunir contre l’isolement et de s’assurer un appui solide face à la pression occidentale croissante.

Les jours à venir s’annoncent décisifs pour l’équilibre régional et pourraient profondément redessiner les rapports de force entre grandes puissances.

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