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Une correspondance officielle datée du 9 juillet, signée par le président du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), Fritz Alphonse Jean, adressée au Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, met en lumière les profondes dissensions entre les deux principales instances dirigeantes de la transition haïtienne. Sur un ton critique, la lettre soulève des interrogations sur plusieurs dossiers sensibles, accentuant la fragilité d’un processus déjà miné par l’instabilité politique et l’insécurité généralisée.

Un accord de sécurité au cœur des tensions
Port-au-Prince, 10 juillet 2025 – L’un des points les plus controversés abordés concerne un accord de sécurité négocié avec des partenaires internationaux. Alors que Fritz Jean en demande aujourd’hui des éclaircissements, des sources proches du gouvernement affirment que le président du CPT aurait lui-même activement participé aux discussions ayant abouti à la formulation de cet accord. Cette volte-face serait, selon certains analystes, une stratégie politique destinée à se distancer du gouvernement à l’approche de la fin de son mandat à la tête du conseil.
Économie, investissements et contradictions apparentes
Le dossier du renouvellement du contrat entre la Caribbean Port Services (CPS) et l’Autorité Portuaire Nationale, pour une durée exceptionnelle de 25 ans, est également pointé du doigt. Pourtant, ce contrat aurait été validé sous l’administration précédente, en 2023. Des observateurs économiques craignent que cette remise en question ne compromette la sécurité juridique de l’État haïtien et n’envoie un signal négatif aux investisseurs internationaux.
Le secteur hôtelier est lui aussi au centre des préoccupations. Fritz Jean évoque le cas critique de la société SCIOP S.A., propriétaire de l’hôtel Royal Oasis, incapable d’honorer ses engagements financiers malgré le soutien public d’environ 17 millions de dollars via l’ONA, la BNC et le FDI. Ce dossier s’inscrit dans une crise plus large, marquée par la fermeture d’hôtels de renom comme le Marriott ou le Decameron, conséquence directe de l’insécurité grandissante.
Passeports, sécurité et bilan de transition
La lettre aborde également le blocage persistant dans le processus de production des passeports. Si Fritz Jean parle d’une impasse administrative, le gouvernement affirme qu’aucun contrat formel n’a encore été conclu et qualifie cette sortie de précipitée.
Enfin, le président du CPT réclame un bilan des activités du task force sécuritaire. Une démarche que certains membres du gouvernement perçoivent comme une tentative de désengagement, alors que Fritz Jean aurait contribué à l’élaboration des orientations de cette structure.
Une sortie qui divise au sommet de l’État
Cette correspondance, rendue publique à quelques jours de la fin du mandat de Fritz Jean à la présidence tournante du CPT, cristallise les tensions internes. Plutôt que de renforcer la cohésion au sein des organes de transition, elle dévoile des désaccords profonds et des rivalités institutionnelles. En remettant en cause des décisions auxquelles il aurait été associé, Fritz Jean s’expose à des critiques sur sa constance et son sens de la responsabilité collective.
Dans un contexte de crise généralisée, ces tensions au sommet de l’État fragilisent davantage un processus de transition déjà marqué par l’incertitude. Pour de nombreux observateurs, sans unité et vision commune à la tête du pays, la sortie de crise demeure incertaine.
Judelor Louis Charles
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