L’administration Trump a annoncé, ce vendredi 31 janvier, être en pourparlers avec le Salvador afin de relancer un accord migratoire qui permettrait d’envoyer des migrants non salvadoriens vers ce pays d’Amérique centrale. Une évolution majeure de cet accord inclurait le transfert de membres du gang vénézuélien Tren de Aragua vers les prisons salvadoriennes. L’information a été confirmée par Mauricio Claver-Carone, envoyé spécial du Département d’État pour l’Amérique latine.
Le président du Salvador, Nayib Bukele, a déjà mis en place une politique de répression drastique contre les gangs opérant sur son territoire. En 2022, il a suspendu plusieurs droits constitutionnels afin de mener une offensive sécuritaire de grande envergure, conduisant à l’arrestation de plus de 84.000 personnes, soit plus de 1 % de la population salvadorienne. La majorité de ces détenus sont toujours en détention préventive, sans procès. Si cette stratégie a suscité de vives critiques pour ses atteintes aux droits humains, elle a néanmoins permis une réduction significative de la criminalité, en ciblant notamment les gangs Mara Salvatrucha (MS-13) et Barrio 18, qui dominaient autrefois le pays.
Le Salvador, nouvelle destination pour les membres du Tren de Aragua ?
Parallèlement, le gang vénézuélien Tren de Aragua est devenu un sujet central dans le discours de plusieurs responsables politiques américains, notamment Donald Trump. Mauricio Claver-Carone a précisé que si cet accord de coopération avec le Salvador était mis en œuvre et incluait le transfert de membres du Tren de Aragua, ces criminels préféreraient probablement retourner au Venezuela plutôt que de finir dans les prisons salvadoriennes, où les Maras imposent leur loi.
Cette déclaration intervient alors que les États-Unis préparent une visite du secrétaire d’État Marco Rubio en Amérique latine, au cours de laquelle il abordera, entre autres, les questions migratoires et les politiques d’expulsion.
Le Salvador, qui a déjà accepté d’accueillir des migrants d’autres pays d’Amérique centrale dans le cadre de précédents accords, pourrait ainsi être sollicité par Washington pour recevoir également des migrants originaires du Venezuela, du Nicaragua ou de Cuba.
Un partenariat stratégique pour l’administration Trump
En cherchant à renforcer la coopération avec les pays d’Amérique latine sur les questions migratoires et sécuritaires, l’administration Trump espère trouver de nouveaux alliés dans la région pour gérer l’afflux de migrants. Avec un président comme Bukele, qui affiche une approche autoritaire de la sécurité et une volonté de collaboration, Washington pourrait voir dans le Salvador un partenaire clé pour sa politique migratoire et de lutte contre le crime organisé.