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Trump face à un ultimatum de cinq jours pour débloquer les fonds de l’USAID

Un juge fédéral a donné cinq jours à l’administration Trump pour lever le gel des financements de l’USAID, qui a paralysé l’aide humanitaire américaine à travers le monde.

Dans sa décision rendue ce jeudi 13 février, le juge Amir H. Ali a souligné l’impact désastreux de cet arrêt brutal des paiements. De nombreuses ONG et fournisseurs, dépendants de ces fonds pour assurer l’aide à l’étranger, sont désormais en grande difficulté financière.

Il s’agit du premier revers judiciaire pour l’administration républicaine sur ce dossier. Plusieurs groupes d’employés, d’organisations humanitaires et de fournisseurs du gouvernement ont saisi la justice pour stopper le démantèlement accéléré de l’USAID et, plus largement, de l’aide étrangère américaine.

L’ex-président Donald Trump, soutenu par son conseiller Elon Musk, estime que l’USAID et la majorité des aides internationales vont à l’encontre de son programme politique. Pourtant, le juge a reproché à l’administration de n’avoir fourni « aucune justification valable » à cette suspension brutale des fonds. Des centaines de millions de dollars restent bloqués, mettant en péril des milliers de projets et de contrats.

Des agriculteurs et entrepreneurs dénoncent des cargaisons d’aide alimentaire pourrissant dans les ports, tandis que d’autres risquent d’être volées. Le juge a ordonné au gouvernement de notifier chaque organisation concernée par la suspension temporaire et de prouver, d’ici mardi, qu’il s’y conforme.

Jusqu’ici, l’administration Trump est restée silencieuse.

Une bataille judiciaire en cours

Cette affaire découle d’une plainte déposée par deux organisations de santé, l’AIDS Vaccine Advocacy Coalition et le Global Health Council, qui reçoivent des financements américains.

L’administration Trump affirme vouloir réexaminer chaque programme avant de décider lesquels maintenir, mais n’a pas pu justifier les conséquences désastreuses de cette suspension.

Le juge a également interdit au secrétaire d’État Marco Rubio et à d’autres responsables d’exécuter les ordres d’arrêt de travail envoyés aux organisations d’aide. Il a rejeté l’argument selon lequel des dérogations pourraient atténuer le gel des financements, soulignant l’absence totale de mécanisme de renonciation et le fait que la plateforme de paiement de l’USAID est hors service.

Sécurité des employés humanitaires en question

Dans une affaire distincte, un autre juge a prolongé d’une semaine son blocage d’un ordre de licenciement massif des employés de l’USAID. Il a demandé au gouvernement de s’expliquer sur la sécurité des travailleurs humanitaires à l’étranger, notamment en République Démocratique du Congo, où des employés ont dû fuir seuls face aux récentes violences.

L’administration Trump se retrouve ainsi sous forte pression judiciaire, contrainte de justifier sa politique d’austérité radicale en matière d’aide internationale.

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