Nouvèl ak Analiz

Un ancien député prône le dialogue avec « Viv Ansanm », malgré leur désignation comme groupe terroriste

Vant Bèf Info (VBI). Vant Bèf Info (VBI) – vien de publier cet article

Alors que l’insécurité continue de plonger Haïti dans une spirale de chaos, Déus Deronneth, ancien député de Marigot et docteur en sciences économiques, appelle à engager un dialogue direct avec la coalition armée « Viv Ansanm », classée organisation terroriste par les États-Unis.

Port-au-Prince, 1er juillet 2025 –
Invité de l’émission Salon des Invités sur Vant Bèf Info (VBI), le 30 juin, Déus Deronneth a estimé que les stratégies sécuritaires mises en œuvre par les autorités haïtiennes et leurs partenaires internationaux ont échoué à ramener la stabilité. Selon lui, seule une rencontre directe avec les chefs de gangs pourrait débloquer la situation.

« Nous avons tout essayé, sauf l’essentiel : dialoguer avec Viv Ansanm. Pourquoi refuse-t-on cette rencontre ? » a-t-il lancé, tout en reconnaissant la complexité et la sensibilité d’une telle démarche.

Constat d’un échec sécuritaire et politique

Depuis plusieurs années, Haïti tente en vain de contenir la montée des violences : gouvernements de transition, déploiement de forces étrangères, relance de l’armée… Rien n’y fait. Le pays reste paralysé. Pour l’ancien parlementaire, l’impasse est alimentée par des élites politiques, économiques et diplomatiques réticentes à tout changement structurel.

« Ils font tout pour rester en place et empêcher toute transformation réelle du pays », accuse-t-il.

Une crise issue de l’exclusion sociale

Déus Deronneth affirme que la crise actuelle trouve ses racines dans l’abandon des quartiers populaires par l’État haïtien.

« C’est cette exclusion qui a généré la pauvreté, le désespoir, et la généralisation des gangs. Aujourd’hui, ce sont eux qui tiennent le pays pendant que l’État s’effondre. »

Il évoque aussi une « complicité silencieuse » entre certains membres du pouvoir, des milieux d’affaires et des acteurs internationaux, qui selon lui tireraient profit du désordre.

Un avertissement adressé au gouvernement

Dans son intervention, l’ancien député critique ouvertement le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, l’accusant d’utiliser des « drones kamikazes » et de constituer des unités spéciales échappant au contrôle de la Police Nationale d’Haïti (PNH).

« Ce pays est au bord du gouffre. Si l’on veut sauver ce qui reste du tissu social haïtien, il faut regarder la réalité en face… et parler à Viv Ansanm. »

Une organisation classée terroriste et lourdement armée

Le 15 mai 2025, le Département d’État américain a officiellement désigné les groupes Viv Ansanm et Gran Grif comme organisations terroristes étrangères, en raison de leur implication dans de nombreuses atrocités : enrôlement d’enfants soldats, viols collectifs, meurtres ciblés, attaques contre des écoles et hôpitaux.

Selon l’ONU, au cours de l’année 2024, 1 373 enfants ont été victimes de 2 269 violations graves : 213 tués, 566 victimes de violences sexuelles, 302 enrôlés de force.

Entre juillet 2024 et février 2025, le HCDH a recensé plus de 4 200 assassinats, et plus d’un million de déplacés internes, dont 40 000 plusieurs fois. Les gangs, lourdement armés grâce à un trafic d’armes depuis les États-Unis, imposent leur loi sur une grande partie du territoire national.

Mederson Alcindor
Vant Bèf Info (VBI)

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