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Alors que les investissements dans les énergies propres explosent, António Guterres appelle la communauté internationale à ne pas rater « la plus grande opportunité économique du XXIe siècle ». Dans une tribune rendue publique ce 22 juillet 2025, le chef des Nations Unies alerte sur le retard et l’injustice de la transition énergétique mondiale. Il propose six actions concrètes pour changer de cap, et vite.

New York, le 23 juillet 2025.- « Rien ne peut arrêter la transition énergétique, mais elle n’est ni assez rapide, ni assez équitable. » Tels sont les mots du Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, dans une tribune diffusée ce lundi. Pour lui, l’humanité vit un tournant historique : celui de l’abandon progressif des énergies fossiles au profit d’un avenir plus sûr, plus propre, et surtout plus juste.
L’année écoulée a été marquante. Près de toutes les nouvelles capacités électriques installées provenaient de sources renouvelables. Le solaire et l’éolien dominent désormais le marché mondial, devenant les sources d’électricité les moins chères de la planète. Les investissements dans les énergies propres ont atteint 2 000 milliards de dollars, soit 800 milliards de plus que ceux injectés dans les énergies fossiles.
Mais derrière ces chiffres encourageants, M. Guterres met en garde : les pays en développement restent trop souvent en marge, les systèmes énergétiques mondiaux restent dominés par les carburants fossiles, et les émissions de gaz à effet de serre continuent de grimper.
Des solutions claires, des responsabilités partagées
Face à cette situation, le Secrétaire général des Nations Unies propose une feuille de route en six points. Il appelle d’abord les gouvernements à réviser leurs engagements climatiques en les alignant sur l’objectif des 1,5 °C. Le G20, qui représente à lui seul 80 % des émissions mondiales, est sommé de montrer l’exemple.
Deuxième priorité : bâtir des systèmes énergétiques modernes. Les réseaux de distribution et les capacités de stockage doivent suivre le rythme de la production renouvelable. Pour chaque dollar investi dans le renouvelable, il faut au moins un dollar pour les infrastructures qui permettent de l’utiliser efficacement.
M. Guterres exhorte aussi les grandes entreprises technologiques à assumer leur part. Selon lui, les centres de données consommeront d’ici à 2030 autant d’électricité que le Japon. Il faut, dit-il, que ces infrastructures soient alimentées en énergie propre.
« Nous devons mettre la justice au cœur de la transition énergétique », affirme Guterres. Il s’agit notamment d’accompagner les travailleurs des secteurs fossiles vers de nouveaux emplois, mais aussi de réformer les chaînes d’approvisionnement en minerais critiques, aujourd’hui marquées par des atteintes aux droits humains et une marginalisation des pays du Sud.
Autre point important : le commerce international. Les chaînes d’approvisionnement en énergie propre restent trop concentrées et vulnérables. Pour M. Guterres, il faut diversifier les sources, réduire les droits de douane, et réformer les traités d’investissement pour qu’ils appuient réellement la transition.
Enfin, il insiste sur la nécessité d’investir massivement dans les pays en développement. L’Afrique, par exemple, qui détient 60 % du potentiel solaire mondial, n’a capté que 2 % des investissements en 2024. Une correction immédiate s’impose, appuyée par les banques multilatérales de développement, les investisseurs privés, et une refonte des règles d’évaluation du risque.
Vers une souveraineté énergétique mondiale
Pour António Guterres, la transition énergétique n’est pas seulement une question de climat. C’est une affaire de souveraineté, de stabilité géopolitique et de développement humain. Contrairement aux hydrocarbures, dit-il, le soleil n’est soumis à aucune spéculation, le vent n’est soumis à aucun embargo.
Et surtout, l’énergie propre peut apporter l’électricité à des centaines de millions de personnes qui en sont toujours privées, en particulier dans les zones rurales.
António Guterres le martèle : le moment est venu. La planète dispose aujourd’hui de la technologie, des ressources et du savoir-faire pour entrer pleinement dans l’ère des énergies propres. Ce qu’il manque encore, selon lui, c’est une volonté politique universelle, une solidarité entre nations, et une vision à long terme.
« Une énergie abondante, propre et bon marché pour tous, ce n’est pas un rêve, c’est une opportunité. Ne la laissons pas passer », conclut-il.
Yves Manuel
Vant Bef Info (VBI)
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