Depuis son retour à la Maison Blanche le 20 janvier dernier, Donald Trump s’emploie à mettre en œuvre ses promesses de campagne, notamment en matière de déportations massives. Dans ce contexte, et en l’absence de relations diplomatiques entre Washington et Caracas depuis 2019, le président américain a mandaté un envoyé spécial pour négocier directement avec Nicolás Maduro le rapatriement des migrants vénézuéliens.
L’émissaire en question, Richard Grenell, ancien ambassadeur des États-Unis en Allemagne sous le premier mandat de Trump, a été reçu ce vendredi 31 janvier au palais de Miraflores par le président chaviste. Des images de cette rencontre ont été diffusées par la télévision publique vénézuélienne.
Une mission à haut risque pour Grenell
Selon Washington, Grenell est en « mission spéciale » pour Donald Trump. Il a pour principal objectif d’exiger de Maduro qu’il accepte le retour « inconditionnel » des Vénézuéliens expulsés des États-Unis. De plus, il doit obtenir la libération des citoyens américains détenus au Venezuela.
Un haut responsable du département d’État a averti que si Caracas refusait de coopérer, des « conséquences graves » suivraient. Ce bras de fer rappelle l’escalade de tensions entre les deux pays sous le premier mandat de Trump, qui avait reconnu en janvier 2019 l’opposant Juan Guaidó comme président par intérim et renforcé les sanctions économiques contre le Venezuela. Cette décision avait conduit Maduro à rompre les relations diplomatiques avec Washington.
Les Vénézuéliens, premières cibles de la politique migratoire de Trump
Jusqu’à présent, les citoyens vénézuéliens figurent parmi les principales victimes des nouvelles mesures migratoires de l’administration Trump. En plus des expulsions massives visant les migrants en situation irrégulière, Washington a mis fin au Statut de protection temporaire (TPS) pour plus de 600.000 Vénézuéliens, les exposant ainsi à une expulsion imminente.
Ce durcissement migratoire a déjà provoqué des tensions avec d’autres pays d’Amérique latine. Le week-end dernier, une crise diplomatique a éclaté entre Washington et Bogotá après que le président colombien Gustavo Petro a refusé l’atterrissage de deux avions militaires américains transportant des migrants colombiens, considérés comme des « criminels » par les autorités américaines. Un compromis a finalement été trouvé, permettant à la Colombie de rapatrier ses citoyens à bord d’avions civils.
Alors que Trump cherche à renforcer sa politique de déportation et à renégocier des accords migratoires, la réaction de Maduro à ces nouvelles exigences sera déterminante pour l’évolution des relations entre les deux pays.