Haïti s’achemine vers des élections générales en novembre 2025, selon une annonce officielle du président du Conseil présidentiel de transition (CPT), Leslie Voltaire, mercredi 29 novembre. Toutefois, cette perspective est assombrie par l’emprise grandissante des gangs armés sur le pays et des accusations graves portées contre l’ancien président Michel Martelly.
Dans une interview accordée à TV5 Monde ce 29 janvier 2025, Leslie Voltaire a confirmé que les élections générales se tiendront le 15 novembre 2025. Le CPT entend ainsi mener à bien sa mission de transition et permettre l’installation d’un gouvernement élu début 2026. Cependant, la situation sécuritaire et institutionnelle d’Haïti pose un défi colossal à la tenue d’un scrutin libre et crédible.
L’insécurité galopante demeure le principal obstacle. Plus de 80 % de l’aire métropolitaine de Port-au-Prince sont sous le contrôle des gangs, qui paralysent les infrastructures vitales du pays, notamment l’aéroport Toussaint Louverture, le port de Port-au-Prince et le terminal pétrolier de Varreux. La libre circulation des biens et des personnes est gravement compromise, rendant l’organisation des élections extrêmement complexe.
Michel Martelly accusé d’avoir favorisé les gangs
Lors de son entretien, Leslie Voltaire a également lancé une attaque frontale contre Michel J. Martelly, l’accusant d’être l’un des principaux artisans de la montée en puissance des gangs en Haïti.
« Les gangs armés ont été financés et soutenus par des politiciens et des hommes d’affaires. Michel Martelly, avec son slogan Bandi Légal, a légitimé et encouragé ces pratiques criminelles », a déclaré le président du CPT.
Ces accusations, bien que non nouvelles, résonnent avec plus d’acuité à mesure que la crise sécuritaire s’intensifie. Depuis la fin de son mandat, Michel Martelly est régulièrement soupçonné d’avoir entretenu des liens avec des groupes criminels pour asseoir son influence politique.
La mise en place d’un processus électoral sécurisé et crédible reste une question ouverte. Le CPT parviendra-t-il à restaurer un minimum de stabilité avant novembre ? L’État haïtien, affaibli par des années d’instabilité politique et institutionnelle, est-il en mesure d’imposer son autorité face à des gangs toujours plus puissants ?
Autant de défis qui détermineront si ces élections pourront réellement offrir une issue à la crise que traverse Haïti ou si elles risquent, au contraire, d’aggraver une situation déjà explosive et insoutenable.