Le Réseau national de défense des droits humains (RNDDH) dénonce une nouvelle dérive au sein du Conseil présidentiel de transition (CPT). Dans une correspondance adressée au président du CPT, Fritz Alphonse Jean, dont TripFoumi Enfo a obtenu copie, l’organisation critique vivement une mission prévue à l’étranger par Frinel Joseph, membre non votant du Conseil, accompagné d’une délégation de vingt personnes. Le tout, aux frais de l’État.
Selon les informations recueillies par le RNDDH, le pasteur Frinel Joseph compte visiter quatre pays — le Brésil, le Canada, le Chili et les États-Unis — du 21 juillet au 4 août 2025. L’objectif officiel de cette tournée serait de promouvoir l’avant-projet de la nouvelle Constitution. Mais pour l’organisme de défense des droits humains, il s’agit surtout d’une opération de gaspillage, en pleine crise nationale.
La délégation, composée de 11 hommes et 9 femmes, inclut notamment Régine Abraham, également membre observatrice du CPT sans droit de vote, ainsi que Jean Enex Jean-Charles, du Comité de pilotage, accompagné de son épouse. Ce déplacement, selon la lettre signée par Pierre Espérance et Rosy Auguste Ducéna, sera financé à partir du basket fund, un fonds géré par le PNUD, initialement destiné aux élections et au référendum.
« Sans gêne aucune, le CPT a décidé de débloquer des montants exorbitants pour envoyer vingt personnes en villégiature pendant dix jours, alors même que les conditions de sécurité ne sont toujours pas rétablies et que le processus électoral reste au point mort », lit-on dans la correspondance.
Le RNDDH exige l’arrêt immédiat de cette initiative. Il rappelle au CPT ses engagements pris dans le cadre de l’accord politique du 3 avril 2024, notamment la nécessité de consulter tous les secteurs de la société autour de l’avant-projet de Constitution. Une approche inclusive qui, jusqu’à présent, n’a pas été respectée, selon l’organisation.
Ce voyage n’est pas le premier pour Frinel Joseph en tant que représentant du CPT. Mais à chaque retour, le constat reste le même : des valises pleines de justificatifs, mais aucune trace de résultats. Pendant que le pays s’enfonce, certains multiplient les déplacements… et les notes de frais.

