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Considéré comme un symbole de respectabilité pour l’élite politique haïtienne, le visa américain devient désormais un outil de sanction. Sous l’administration Rubio, Washington cible les responsables soupçonnés de complicité avec les gangs armés. Une onde de choc traverse la classe dirigeante.

Port-au-Prince, 26 juillet 2025 – Le visa américain, longtemps perçu comme un symbole de prestige et de protection pour les dirigeants haïtiens, semble désormais se transformer en levier de pression diplomatique.
Le lundi 21 juillet, le Secrétaire d’État américain Marco Rubio a annoncé de nouvelles mesures en réponse à la montée de la violence en Haïti. Dans un communiqué officiel, il a notamment pointé du doigt la coalition Viv Ansanm, désormais désignée comme organisation terroriste, et a révélé des sanctions contre plusieurs figures politiques accusées de connivence avec des gangs.
Parmi les mesures, l’annulation de visas américains a frappé certains responsables de premier plan. Me Michel André, l’un des initiateurs du mouvement “Pays Lock”, en a fait les frais. Son visa a été révoqué alors qu’il s’apprêtait à voyager vers les États-Unis ce samedi 26 juillet. Si les raisons officielles ne sont pas encore dévoilées, la décision a provoqué un choc au sein de la classe politique.
Une disqualification symbolique
En Haïti, perdre son visa américain équivaut à une perte de légitimité sociale et politique. Pour beaucoup, c’est une humiliation publique. Ce document est perçu non seulement comme une autorisation de voyage, mais aussi comme un sceau d’approbation internationale.
Ces sanctions sont justifiées, selon Washington, par des accusations de corruption, de soutien logistique aux gangs, et de participation à la déstabilisation démocratique du pays. À travers ces mesures, les États-Unis entendent rappeler que les principes de la démocratie doivent être respectés, même à l’étranger.
Justice ou ingérence ?
La réaction de l’opinion est divisée. Certains saluent une forme de justice venue de l’extérieur, comblant le vide laissé par un État haïtien défaillant. D’autres dénoncent une ingérence étrangère, d’autant plus que ces sanctions échappent à tout processus judiciaire local.
Cette affaire révèle surtout la dépendance symbolique de l’élite haïtienne vis-à-vis des puissances étrangères. Et met en lumière le discrédit persistant des institutions nationales, incapables d’assurer la redevabilité de leurs dirigeants.
Pendant que les visas tombent, une question demeure : à quand une justice haïtienne forte et indépendante capable de juger les siens sur son propre sol ?
Jean Gilles Désinord
Vant Bèf Info (VBI)
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