Alors qu’il s’apprêtait à quitter le pays ce samedi 26 juillet via un vol Sunrise Airways à l’aéroport du Cap-Haïtien, André Michel a appris que son visa américain venait d’être annulé. La compagnie l’a informé au dernier moment, le privant de son départ. Un coup dur pour cet avocat devenu l’une des figures les plus controversées du Secteur démocratique et populaire (SDP).
Depuis des années, André Michel a soufflé sur les braises du chaos en Haïti. Il a multiplié les appels à la rue, aux blocages, au nom d’une prétendue lutte contre la mauvaise gouvernance. Mais derrière ses discours enflammés, beaucoup ont vu une simple stratégie pour gagner du pouvoir, au prix de l’instabilité du pays.
Pendant longtemps, André Michel a été un opposant radical. Mais depuis qu’il est proche du pouvoir, son discours a changé. Il ne pousse plus les mêmes cris. Il prône désormais le dialogue et se tait face au chaos qui ronge toujours le pays.
Mais voilà qu’après avoir contribué au désordre, André Michel veut quitter le navire. Sauf que cette fois, la porte lui est fermée. Les États-Unis ne veulent plus de lui. Il n’a même pas pu passer l’immigration.
Par ailleurs, le visa américain de plusieurs politiciens et autorités haïtiennes aurait été révoqué ces derniers jours par Washington. Le cas d’André Michel frappe cependant par son ironie : un homme qui appelle toujours à bloquer le pays pour satisfaire ses caprices politiques se retrouve aujourd’hui bloqué lui-même, empêché de quitter Haïti.
L’impunité sur la scène politique haïtienne vacille. L’hypocrisie et les ambitions personnelles commencent à rencontrer des réponses fermes venues de l’extérieur. Quand la justice ne vient pas d’ici, elle commence peut-être à venir d’ailleurs.