Alors que les vols d’effets personnels se multiplient à l’aéroport international du Cap-Haïtien, les autorités aéroportuaires ont enfin brisé le silence. En conférence de presse, le vendredi 20 juin 2025, les responsables de l’Autorité aéroportuaire nationale (AAN) ont rejeté toute responsabilité, renvoyant la balle aux compagnies aériennes. Cette déclaration survient alors que la colère ne cesse de monter chez les passagers, dans un contexte où le pays ne dispose d’aucune véritable alternative en matière de transport aérien.
Les allégations de vols d’effets personnels continuent d’alimenter l’indignation des usagers. Face à cette grogne croissante, l’AAN a tenu à clarifier sa position et à désigner les véritables responsables. Selon le directeur général Yves Ducarmel François, ces incidents ne relèvent en aucun cas de la compétence de l’institution qu’il dirige.
Lors de son intervention, M. François a rappelé que la mission de l’AAN se limite strictement à la gestion des infrastructures aéroportuaires.
« Nous ne vendons pas de billets, nous n’enregistrons pas les passagers et nous ne manipulons pas leurs bagages », a-t-il affirmé, précisant que ces tâches relèvent exclusivement des compagnies aériennes, qui sont responsables de l’enregistrement, du suivi et de la remise des effets personnels aux voyageurs.
« La responsabilité de l’AAN s’arrête aux pistes, aux bâtiments, aux tours de contrôle et à la sécurité de l’environnement aéroportuaire. Le reste appartient aux transporteurs », a insisté le directeur général.
Il reconnaît toutefois que les passagers peinent souvent à distinguer les rôles des différents intervenants présents à l’aéroport. Frustrés et désabusés, beaucoup en viennent à accuser l’ensemble du personnel. Une confusion que M. François juge regrettable, appelant les usagers à faire preuve de davantage de vigilance.
« Dès leur arrivée sur le tarmac, les passagers doivent observer attentivement le processus de prise en charge des bagages. Cela peut aider à identifier les véritables responsables en cas de vol », a-t-il recommandé.
Malgré ces explications, l’inquiétude persiste. À ce jour, aucune enquête officielle ni audit interne n’a été annoncée pour faire la lumière sur ces actes répréhensibles. Une inaction qui ternit davantage la crédibilité de l’aéroport du Cap-Haïtien, devenu depuis plus de six mois le seul point d’entrée et de sortie aérienne opérationnel du pays.