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Washington réaffirme son soutien à un Conseil présidentiel fragilisé par des accusations de corruption

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Alors que le Conseil présidentiel de transition (CPT) peine à répondre à l’urgence nationale, les États-Unis ont renouvelé, le 1er août 2025, leur soutien à cette structure de gouvernance, tout en menaçant de sanctionner toute tentative de déstabilisation. Cette déclaration intervient sur fond de crise sécuritaire, humanitaire et de soupçons de corruption visant plusieurs membres du Conseil.

Washington, 1er août 2025 —
Dans un message publié sur le réseau social X (anciennement Twitter), le Bureau des Affaires de l’hémisphère occidental du Département d’État américain a salué le refus du CPT de céder à des tentatives de corruption, affirmant que « les États-Unis tiendront pour responsables ceux qui chercheraient à saboter la coopération entre le Conseil et le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé ».

Cet appui survient dans un contexte particulièrement tendu. Plus de 15 mois après son installation, le CPT reste critiqué pour son incapacité à enrayer la spirale de violence et à restaurer la gouvernance. Entre avril et juin 2025, au moins 1 520 personnes ont été tuées et 609 blessées, selon le Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH). Les chiffres soulignent que 64 % des décès sont liés à des opérations policières contre des gangs, dont un tiers causés par des frappes de drones explosifs. Le BINUH note également qu’environ 15 % des victimes étaient des civils non armés.

Le rapport recense aussi 628 cas de violences sexuelles, près de 185 enlèvements, ainsi que des exécutions extrajudiciaires, parfois impliquant des policiers, dans un climat généralisé d’impunité.

Sur le plan territorial, près de 90 % de la zone métropolitaine de Port-au-Prince serait sous le contrôle des groupes armés. Des localités entières – de Kenscoff à Mirebalais, en passant par Carrefour-Feuilles ou Gressier – se sont vidées de leurs habitants, fuyant la terreur des gangs.

La sortie américaine fait écho à un rapport de l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) accusant trois membres du Conseil présidentiel d’avoir perçu des pots-de-vin de l’ex-directeur général de la Banque nationale de crédit (BNC), en échange du maintien de ce dernier à son poste. Cette affaire a fortement ébranlé la crédibilité du CPT, déjà marqué par trois changements de coordination depuis sa création.

À moins de six mois de l’échéance prévue pour les prochaines élections – annoncées pour février 2026 – l’incertitude demeure. Ni calendrier clair, ni réformes structurelles n’ont encore été présentés pour garantir un retour effectif à l’ordre constitutionnel.

Alors que Washington affirme agir dans le cadre d’un « intérêt national commun », une partie de l’opinion haïtienne s’interroge : que vaut réellement ce soutien américain dans un contexte de doutes sur la transparence et l’efficacité du Conseil ? Et que fera l’administration américaine des révélations de l’ULCC ?

Pour l’heure, les Haïtiens continuent d’attendre des réponses concrètes à une crise multiforme qui ne cesse de s’aggraver.

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